Les utilisateurs de ChatGPT ont récemment remarqué un changement subtil mais troublant : l'IA commence spontanément à utiliser nos prénoms dans ses réponses. Cette nouvelle habitude suscite un malaise collectif sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes qualifient cette pratique de "flippante". Sur Reddit et Twitter, des milliers de messages partagent cette même préoccupation, avec des captures d'écran à l'appui.
Un rapprochement non sollicité
J'ai moi-même constaté ce phénomène. Sans avoir communiqué mon prénom, ChatGPT m'a répondu avec un "Excellente question, Emma!" qui m'a fait sursauter. Cette familiarité forcée crée une impression d'intimité artificielle que personne n'a demandée.
Ce comportement soulève des questions importantes sur les limites de la personnalisation. Comme me l'a confié un collègue journaliste tech : "C'est comme si un étranger t'appelait par ton prénom en prétendant être ton ami de longue date."
D'où viennent ces prénoms?
Comment ChatGPT obtient-il ces informations? Plusieurs scénarios sont possibles. L'IA pourrait extraire les prénoms des profils utilisateurs OpenAI, les déduire du contexte des conversations précédentes, ou même les "deviner" à partir d'indices dans les échanges. Cette opacité ajoute une couche d'inquiétude supplémentaire.
Le silence radio d'OpenAI
Face à cette vague d'inconfort, OpenAI reste mystérieusement silencieux. Aucune explication officielle n'a été fournie concernant cette modification comportementale. Cette absence de communication ne fait qu'amplifier les inquiétudes des utilisateurs.
Les spécialistes en expérience utilisateur que j'ai consultés suggèrent que cette approche vise probablement à humaniser l'IA et créer un lien émotionnel. Mais la stratégie semble se retourner contre OpenAI.
Un enjeu d'acceptabilité sociale et de sécurité
Cette controverse illustre parfaitement la ligne fine entre personnalisation utile et intrusion perçue. Selon le CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés), le respect du consentement fait partie des principes fondamentaux de l'éthique numérique appliquée aux IA conversationnelles.
Marie Dubois, experte en cybersécurité que j'ai consultée, soulève une préoccupation additionnelle : "Cette familiarité pourrait faciliter les techniques d'ingénierie sociale. Si un utilisateur croit que l'IA 'le connaît', il pourrait être plus enclin à partager des informations sensibles."
Vers plus de contrôle utilisateur?
La solution semble évidente : offrir aux utilisateurs le choix. Un simple paramètre permettant d'activer ou désactiver cette fonctionnalité résoudrait probablement le problème.
"Les gens veulent se sentir en contrôle de leurs interactions avec l'IA," explique un chercheur en éthique numérique que j'ai interviewé. "Sans ce contrôle, même les innovations bien intentionnées peuvent être perçues comme inquiétantes."
Si OpenAI souhaite maintenir la confiance de ses utilisateurs, l'entreprise devrait reconsidérer cette approche et privilégier la transparence. Car en matière d'IA conversationnelle, la familiarité non consentie peut rapidement donner l'impression de parler à un robot un peu trop collant.
La balle est maintenant dans le camp d'OpenAI. Mais qu'en pensez-vous? Avez-vous remarqué ce comportement de ChatGPT? Partagez votre expérience sur les réseaux sociaux avec #ChatGPTTropFamilier et rejoignez la conversation!